Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
HANNIBAL_PK
Publicité
Archives
15 mars 2005

Un empire sans chef

L’ère de paix et de jouissance fut de courte durée. De nombreux mouvements de troupes romaines furent signalés dans la plaine du Pô. En 209, les Brutii passent à l’attaque et enlèvent rapidement Patavium. Bélénus, en charge de la garnison, se jette dans le bûcher qu’il a fait élever alors que les troupes romaines d’Amulus Brutus investissent la cité, massacrant ses derniers défenseurs. Le succès de l’offensive romaine jette la consternation parmi nos peuples. La prise aux rebelles Trévires de Trier par Diviciacus de Vienne l’année suivante, ne calme pas nos inquiétudes : de nombreuses légions romaines se massent devant Bolona. Lugotorix pris la tête d’une armée et se porta au plus vite sous les murs de Bolona où il surprit les romains de Lucius Julius qui succombèrent jusqu’au dernier. Exténuées, les troupes de Lugotorix partirent sans tarder à Mediolanum en grande difficulté face à d’autres légions romaines. Encore tout à la joie de ce carnage fameux, un de nos messagers apporta la terrible nouvelle : Brennus le Vieux, le " Sanglier D’Alésia " n’était plus. Alors qu’il franchissait les Alpes dans le but d’opérer une jonction de ses troupes avec celles de Lugotorix, son grand âge et les rigueurs du voyage eurent raison de ce brave.

Son corps fut conduit en sa cité. Toute affaire cessante, les Brenns rejoignirent Alésia où devaient être célébrées les funérailles du vieux chef. sur son char transformé en lit de parade, Brennus repose, le visage d'une pâleur de marbre mais les traits sereins. On dirait qu'il dort d'un sommeil paisible. Au côté droit, il porte toujours son épée préférée, glissée dans un fourreau de bronze orné de volutes et rehaussé de corail. Il en était si fier ! Un silence étourdissant fait place aux fracas des hurlements des pleureuses. Six puissants guerriers soulèvent la dépouille mortelle. Le cortège funèbre a traversé solennellement la cité pour conduire Brennus jusqu'à sa demeure d'éternité. Avant de le descendre au fond de la fosse, les prêtres font procéder au sacrifice rituel de ses armes car Brennus entre désormais dans un royaume de paix... Le forgeron sort l'épée du défunt de son fourreau et la plonge dans un brasier. Quand le fer est bien rouge, il replie plusieurs fois la lame sur elle-même. Puis, saisissant une lourde cognée, il en assène de violents coups sur la plaque de métal qui renforçait le centre du bouclier du chef. Un druide a pris la parole. Il explique qu'un Gaulois ne doit pas craindre la mort ; qu'elle marque seulement" le milieu d'une longue vie ". Quand le corps est descendu dans la tombe, Eporédorix jette dans la terre une statuette de cheval. C'est en effet cet animal, fidèle compagnon des guerriers, qui a la charge de conduire les âmes dans l'autre monde, là-bas, tout là-bas, très loin vers l'Occident, quelque part sur une île de cet océan infini où le soleil disparaît chaque soir...

Tandis que l'âme de Brennus chevauche en direction de ce royaume mystérieux, on commence à combler sa tombe... et déjà la lutte pour le pouvoir s’engage entre les Aulerques. Pour la plupart d’entre eux, il était hors de question de transférer les pouvoirs de Brennus à son fils Eporédorix et ainsi de constituer un précédent fâcheux conduisant inévitablement à un commandement dynastique. Il fut rappelé bien haut que l’aspiration au pouvoir monarchique serait puni de la mort par le feu. La pérennité même de la Confédération des peuples gaulois fut remise en question. Les cendres des querelles d’autrefois étaient de nouveau attisées. Pourtant l’heure n’est pas aux palabres ; les nouvelles des marches du Nord sont alarmantes. Germains et Britons ont eu vent de nos difficultés transalpines et de nos dissensions. Nos ambassadeurs sont exécutés. Tout contact diplomatique est rompu. Conjuguant leurs efforts, ils ravagent nos campagnes, violent pillent et tuent. Incapables de raison, nos chefs laissent sans secours Diviciacus de Vienne, gouverneur militaire des terres septentrionales. Celui-ci doit, seul, faire face aux importantes hordes britonnes conduites par Calpornus et Prasutagus, tous deux membres de la famille royale. La route est longue et la troupe se trouve ralentie par la neige. L’armée est harassée ; Diviciacus ne laisse aucun repos à ses guerriers. De leurs rapidité dépend le salut de Samarobriva. C’est au levée du soleil que les britons surprirent l’armée. Les sentinelles se sont endormies ; l’alerte n’a pu être donnée . La surprise est totale. La défaite l’est tout autant. Les débris de l’armée de Diviciacus doivent se réfugier derrière les murs de Trier afin d’éviter l’anéantissement. Quelques éléments parviennent malgré tout a rejoindre Samarobriva, informant Barrivendos, le commandant de la Place, de la jonction imminente des armées britonnes. Sur l’heure celui ci décide de se portée à la rencontre des premiers contingents Britons de Cynfawr. Barrivendos se présente à eux démuni de cavalerie et de porteurs de traits. Les Britons sont effrayants. Leurs hurlements raisonnent dans la plaine. Quelques druides sortent de leur rangs ; leurs incantations glacent le sang de nos guerriers. Soudain, dans un geste de défi insensé ils se ruent sur nos lignes. Quelle bravoure ! ! ! Quel mépris pour leur vie leur vie ! ! ! Ils sont massacrés. La tonalité est donnée. Aucun quartier ne sera fait. Leurs frondeurs font de sanglantes trouées dans nos rangs. Sans possibilité de riposte, Diviciacus ordonne la charge. Le choc est terrible. La surprise britonne est de taille et leurs rangs cèdent rapidement sous nos coups. Peu de britons connaîtront l’issue de ce combat.

Les nouvelles des provinces italiennes sont de bien meilleures augures. Les romains y sont battus de nombreuses fois ; en 203 par deux fois Virssuccius repoussent les troupes Julii tandis que l’année suivante les forces conjointes de Geraint et de Codwaladur de Vesontio anéantissent les légions de Marcus Julius et de Oppius Brutus.

Cepandant l’élan des " guerriers bleus " n’est pas brisé pour autant. Britons et Germains reprennent les armes dès 202, enlevant les places de Samarobriva et de Trier. Calpornus succombe sous les murs de Samarobriva. La vengeance britonne est exemplaire : les défenseurs de la cité sont écorchés et la population exterminée. Avec la pertes de ces deux verrous essentiels, les riches provinces gauloises restent sans défense…et les vergobrets n’ont toujours pas choisis de successeur à Brennus.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité